Je me suis retrouvé en immersion totale et privilégiée pendant 72h à Dunkerque, pendant 1 week end du Carnaval. Il s’étale sur une période de 2 mois et demi (oui 2 mois et demi, ça calme) et ce sont chaque week-end des dizaines de milliers de personnes qui assistent à la fête et participent à la folie qui s’empare de toute la ville. Elle devient le théâtre dans lequel se perpétue une tradition vieille de plus de 300 ans.
La journée, les carnavaleux (Les masquelour) défilent dans les rues derrière la musique (la bande), y pratiquent le Chahut (les gens disposés en lignes successives se tiennent par les coudes) et finissent au pied de la Mairie pour le traditionnel jet de Harengs (sous vide maintenant…). Le soir ils se retrouvent dans les bars , les restaurants et les grandes salles de la ville pour faire la fête en mêlant les chansons traditionnelles et paillardes à la musique contemporaine et tout ça au profit d’associations.
Tout carnavaleux doit être un minimum déguisé, maquillé ou masqué pour pouvoir faire la bande ou le bal. Il n'y a pas une façon de faire le carnaval mais plusieurs : dans la bande, dans les bars, dans les chapelles, devant la musique, derrière la bande, au balcon...ou un mélange de tout cela et dans un remarquable respect de l’autre.
Jamais je n’avais participé à un tel rassemblement ou la fraternité et le lâcher prise sont de mise.
"On n'est pas spectateur au carnaval de Dunkerque puisqu'il n'est pas un "spectacle". On devient très vite acteur par un air de musique reconnu, par des amis rencontrés, par l'interpellation anonyme de carnavaleux chaleureux ou par l'intrigue personnalisée d'une relation déguisée et donc momentanément inconnue… Chacun choisit sa voie pour accéder à la joie collective".
Je n’ai jamais quitté mon appareil photo, c’était parfois très périlleux mais il m'a accompagné et faisait partie de mon personnage (Rasta Matou), comme une extension de moi-même. J’ai rapporté plus de 1 000 photos, la sélection que je vous présente est chronologique, plus logique pour apprécier la montée en puissance. Et puis de toute façon le carnaval, ça ne s’explique pas, ça se vit ! Et c'est bon !