>>> Varanasi (Bénares) Inde. Décembre 2015
Puissante et magnétique, véritable onde de choc.
Les Ghats, ces escaliers qui longent le Gange sur près de 5 km, sont un spectacle inépuisable et fascinant. L’atmosphère est intemporelle, en témoigne la brume matinale qui enveloppe tout de son halo fantomatique. Les indiens et les pèlerins côtoient les touristes, qui frayent avec les hordes de chiens, de vaches et autres singes en goguette.
Flash-back plusieurs siècles en arrière.
Nombreux sont ceux qui viennent prier, se purifier, se baigner, laver leur linge et leurs buffles dans le Gange, s’y couper les cheveux pour les offrir à Shiva. Pêcher de quoi se nourrir. Se promener aussi. Jouer aux cartes, discuter, flâner. Le regard rebondit d’une couleur à un mouvement, d’une lumière à un bruit.
Se faire incinérer dans l’un des lieux hindouistes les plus saints, et qui plus est à Bénares, c’est accéder au Nirvana, c’est-à-dire rompre le cycle des réincarnations et atteindre la libération. Deux Ghats sont consacrés aux bûchers funéraires qui engloutissent 1 000 corps défunts par jour 24h sur 24 au beau milieu du tumulte des vivants.
La ville sainte ne se visite pas. Elle se vit. Si l’œil se heurte à la plus sombre misère, le coeur de la ville bat intensément et c’est cette énergie positive que l’on ressent au plus profond de soi dans cette cité hors du temps. Tant et si bien qu’on en ressort différent.