Dans le cadre de ma collaboration régulière avec l’association Habitat et Humanisme, j’ai été sollicité pour réaliser un reportage dans un village hébergeant des populations Roms, situé sur un terrain prêté par la mairie de Saint-Priest, dans la banlieue lyonnaise. Ce village, géré par l’association et dans lequel travaillent quatre salariés quotidiennement, abrite une douzaine de familles logées dans des Algecos.
Malgré les difficultés rencontrées et des conditions de vie parfois compliquées, j’ai découvert une atmosphère pleine de vie, une ambiance chaleureuse et une solidarité entre tous. Les salariés et les bénévoles s’y emploient tous les jours, en accompagnant ces populations dans l’insertion socio-professionnelle et en proposant divers ateliers. Au fil de mes visites et des rencontres que j’ai effectuées, les habitants se sont petit à petit habitués à ma présence.
Je vis ce projet non pas comme un simple reportage, mais une réelle rencontre humaine. Aussi, à chaque nouvelle visite, imprimer les photos que je prends du village et les leur offrir sonne comme une évidence. Je les vois parfois, elles décorent leurs habitations. Des liens se créent entre nous ; ils viennent spontanément vers moi. On échange quelques mots, ils m’invitent à prendre un café, viennent me chercher par le bras presque de force pour aller photographier le dernier né ou des parents de passage... Ils semblent heureux de partager avec moi ces moments de vie intime au sein de leur cellule familiale.
Ces échanges m’ont donné envie de réaliser leurs portraits de familles. Un portrait de famille, c’est immortaliser un moment fort, c’est un souvenir malgré le temps qui passe ou les séparations.
Ce projet a été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme. J’ai monté un studio dans l’espace qui leur sert de salle de classe. Les familles ont joué le jeu ; elles étaient dignes et fières aussi bien pendant les prises de vues qu’en découvrant leurs portraits.
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